Et si on prenait un café?
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Nous avons souhaité en savoir plus sur le parcours singulier de Julie Basset, fondatrice de Cheffe Studio. Un personnage haut en couleurs (vert fluo parait-il), et qui fait déjà beaucoup parlé d’elle tant par son univers artistique que par son approche culinaire. Nous avons profité d’une accalmie lors de son périple africain pour lui poser quelques questions… Bonne lecture !
1) Bonjour Julie, pour celles et ceux qui ne te connaissent pas encore, pourrais-tu te présenter ?
Coucou, je suis Julie (Basset) je suis cheffe-artiste à mon compte depuis 2013. J’honore des prestations food (traiteur et cheffe privée), allant de la scénographie culinaire, au stylisme culinaire, en passant par l’élaboration de pop-up food. Je fais aussi du consulting et quelques contrats-influence.. C’est du sur-mesure. C’est surtout à Paris et partout oú l’on m’invite à m’exprimer. Ma société s’appelle Cheffe Studio.
2) Ton approche sur chaque projet est toujours très créative, surement dû à tes premiers amours en communication visuelle et arts appliqués... Quel a été le projet culinaire le plus fou artistiquement parlant ?
Oui, j’ai une formation histoire de l’art, arts plastiques, photo, graphisme. J’ai un peu travaillé dans l’industrie musicale aussi, avant finalement d’évoluer à mon compte en cuisine. Les projets plus fous-cools selon moi n’ont pas été forcément les prestations pour des clients en BtoC mais plutôt des exercices en BtoB.
J’ai apprécié réaliser les longues tables signatures (6 tables-tableau de 10m de longueur 100% fingerfood à croquer) pour la Maison Chloé.
Le Quai Branly m’a aussi demandé ces mêmes tables signatures en version interactive et workshop avec les visiteurs. J’ai kiffé cuisiner dans le van de Thylacine aux Magasins Généraux, j’ai grave kiffé collaborer avec mon amie Audrey Guimard (@audreyguimi) on a réalisé de beaux set-design ensemble. Je lui avais commandé 10 chaises-sculptures pour mon ancienne table d’hôte que j’avais dans le 18ème arrondissement de Paris.
Sinon, Audrey et moi étions ultra-chaudes pour un projet de bouquin qui n’a malheureusement jamais abouti !
3) Quelles sont tes sources d’inspirations ?
Ce monde de fou. Le cinéma. Les années 80. L’upcycling. La mode. La weed. Les bons humains. La cuisine de la campagne. La campagne. Sublimer le produit brut. Bien sûr la musique. Boire, manger, danser, aimer.
4) La place des femmes en cuisine, on en parle assez selon toi dans les médias ?
Oui ça y est là, ça commence à être d’ailleurs très intéressant tout ce beau monde ! Et le monde du vin aussi ! Il y a beaucoup de talents ! Que des gos qui envoient !
5) Comment as-tu vécu la COVID-19 ?
Ma société l’a très très mal vécue hahaha. Moi ça va mieux. J’ai ralenti le tempo. J’écoute mon corps, moins ma banque.
6) Tu as décidé de quitter la France pendant cette période confinement. Tu es à Zanzibar où l’approche culinaire est tout autre. Peux-tu nous en dire plus ?
Oui enfin non. J’ai d’abord quitté mon loft-atelier parisien après le premier confinement. Ensuite rond 2: Sud-Ouest, Arcachon, huîtres. Fin décembre, je crois que j’ai fait un bon burn-out ou un truc dans le genre: j’ai tout envoyé valser, je suis partie découvrir l’Afrique de l’Est. Donc en effet, j'étais à Zanzibar, rythme polé polé. Alors, gastronomiquement c’est plus sain, moins gras, et il y a un respect des saisons automatique. Tout est fait main/maison à 100%, donc c’était un retour à l’essentiel pour moi.
J’ai perdu des kilos car plus de Deliveroo, trop de choix parisiens et toutes les cochonnailles etc.
Beaucoup de légumes, coco, beaucoup d’épices, certains plats se rapprochent de la cuisine indienne, pains ou galettes en accompagnements souvent ( chapati, ugali..), kassava, urujo mix, du poulet, de la chèvre et beaucoup de seafood!!! Mais pas d’huîtres hein, l'Océan Indien est à 30•C
Urujo mix (breakfast)
Lobster
7) Ces deux dernières années ont été très particulières, mais elles ont également été riches en apprentissage, est-ce que cela a changé ta manière d’aborder la cuisine ?
J’avais quand même plus ou moins prévu de réduire pas mal de choses en passant d’un lifestyle ville à lifestyle campagne mais maintenant c’est probablement 10x plus rural que ce que j’avais envisagé. Et on oublie les produits exportés car je suis pas P.Diddy et puis parce-que je respecte la vie locale. J’arrive quand même à me dégoter du vin rouge d’Afrique du Sud.
Si je veux me faire un bon restau pour changer, je vais en ville: éthiopien, somalien, indien. Pour l’instant, les endroits les plus cools pour mon shopping food ont été les plages de pêcheurs. Le rythme change aussi: tu manges une soupe de poulet au réveil, des fruits et légumes du jardin, j’ai des poules, une fireplace dans le jardin, le dîner est assez tôt, il m’arrive de remanger après minuit.
J’ai fais le Ramadan aussi. Alors j’étais déjà assez convaincue de ça, mais je peux vraiment l’affirmer maintenant: trop de choix, manger hors-saison, tout, tout le temps comme à Paris, les grands supermarchés, la livraison, tout du bout du smartphone etc on en a pas besoin. Avec ma team à Zanzibar, on a bossé sur mon grand potager, je peux vous montrer quelques images. J’ai presque du mal à réaliser.
Basilic
Pili Pili
8) Quelles sont tes actus en France ou ailleurs ?
Pas d’actus en France, je me suis faite un peu oublier, j’en avais besoin ;) Je n’hésiterai pas à faire des aller-retour pour les plus belles prestations. Et du coup, mon actu Julie et non Cheffe Studio c’est que j’ai une guest-house à Paje sur la côte Est de l’Île de Zanzibar et que je partage mes meilleurs tips ici pour les « mzungu » (blancs) et copains de passage ;) Je bosse dans le jardin et je fais du bricolage non-stop, je travaille le bois, la peinture, la terre même le ciment, couture etc etc
9) Quelles sont tes coups de cœur de quartier en France ou ailleurs ?
Restons à Zanzibar du coup ;) :
Octopus Soup
10) S’il ne devait en rester qu’un sur terre, avec quel citron cuisinerais tu sans hésiter ?
Ceux de mon jardin africain, des mini citrons verts. Ma maison s’appelle Limau
(citron en swahili)
Merci Julie et bon vent !
Plus d’infos :
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